Cet article est spécialement destiné à mettre en garde les novices contre certains comportements boursiers, au demeurant humainement naturels, mais selon moi, à proscrire en bourse.
Il ne s’agit pas ici de passer en revue l’arsenal des adages boursiers, tels « Il faut savoir couper ses pertes », « On laisse courir les gains », ou encore « Ne jamais moyenner à la baisse ».
Selon mon appréhension générale du marché et des valeurs, à moins de tenter une opération spéculative à haut risque, j’ observe des règles strictes de gestion, et cela quelque soit la tendance: cela implique que je dois me donner les moyens de ma politique.
Je prévois de pouvoir être présent si le pire se produisait, et intervenir progressivement au SRD, tout en réalisant des trades rapides sur une partie de la position (donc j’ applique rarement l’adage qui conseille de laisser courir le gain, notamment en début de trade, où mon prix est proche de celui du marché).
L’objectif est d’obtenir le meilleur prix de revient possible au fil des trades, sans mettre en péril la situation générale du compte (limiter son engagement SRD et travailler sa position à chaque occasion). Lorsque l’on considère que son prix de revient est suffisamment confortable par rapport à celui marché, il suffit de conserver le solde de sa position jusqu’à la réalisation de l’objectif, et de passer à autre chose.
Pour en revenir au thème principal de cet article, voici une petite série de comportements à travailler pour améliorer ses performances:
1/ Pourquoi conserver un titre pendant plusieurs années sans réagir aux variations du marchés ?
J’ai connu un monsieur qui avait de nombreux titres France Telecom, lorsque la valeur est montée à plus de 150E, lui procurant une plus-value colossale, et en volume et en pourcentage. Malgré mes conseils répétés de vendre, il avait toujours une raison de conserver son investissement (« çà ira plus haut », ou encore, « je vais payer des impôts ») … il se passa ce qui devait se passer, et ce malheureux céda ses titres vers 10E, transformant un gain de 600% en une perte de 50% …
Les particuliers français dorment encore pour la plupart avec leurs actions « sous l’oreiller », et sont souvent investis en bourse sans même le savoir, au travers de divers fonds de placements collectifs (SICAV, FCP …). Quand on a une voiture, on se doit de l’entretenir régulièrement sous peine de subir des pannes, il en est de même pour un portefeuille boursier. Donc, je conseille à tous ceux qui disposent d’un peu de temps, de constater les évolutions de leurs investissements et du marché au moins une fois par jour.
2/ Pourquoi acheter à n’importe quel prix ?
J’ai connu une autre personne, qui possédait des titres Alcatel acquis aux alentours des 70E, achetés dans l’euphorie générale de 2000. Malgré mes conseils de vente à 60E, cette personne souhaitait ne pas céder sous son prix de revient. Je l’ai perdu de vue par la suite, et elle aussi, a du beaucoup perdre …
L’erreur de nombreuses personnes est de se lancer sur une valeur avec trop peu, voire pas d’information du tout. Je ne pense pas avoir la science infuse, mais j’essaye de travailler sur des dossiers financièrement sains à moyen terme, et à des prix attractifs (calculés en fonction de mes analyses). Cela ne me met pas à l’abri d’une erreur, mais me préserve des pertes abyssales qu’ont connu beaucoup de petits porteurs lors du dernier crash boursier. Plutôt qu’être contraint d’appliquer l’adage qui conseille de couper ses pertes, je pense qu’il est préférable d’acheter une valeur à un prix attractif, et de la vendre dès que l’objectif est atteint.
3/ Pourquoi acheter en une seule fois ?
J’ai rencontré un chef d’entreprise récemment, qui m’a avoué avoir investi plusieurs dizaines de milliers d’euros sur Suez autour des 34E ou 35E, je n’ai pas le cours exact en tête. C’était au moment de l’annonce de l’obtention d’une ligne de crédit de 50 milliards d’euros par la société Enel, dans le cadre d’une éventuelle contre-offre sur Suez. Ce monsieur avait oublié de travailler l’aspect politique et s’est précipité sur la rumeur (on dit toujours que « le marché achète la rumeur »). Même si le scénario d’une offre d’Enel n’était pas à exclure, on ne met pas une grande partie de son capital sur une seule entreprise, qui plus est dans des moments de fièvre spéculative, à une valorisation frisant l’excès, et où aucun élément factuel ne permet de conclure qu’Enel sera le chevalier blanc
Partant du principe que l’investisseur dispose d’une somme suffisante pour pouvoir appliquer ce conseil d’achats « fractionnés », tout en respectant le principe de la diversification de ses investissements, nous trouvons dommage d’acheter un titre en un seul jet. La probabilité d’agir non loin des plus bas étant très faible, je procède rarement de cette façon, et divise la somme à investir en plusieurs tranches, exactement comme le gamin qui préfère préparer 5 petites boules de neige avant la bataille, plutôt qu’une seule grosse.
4/ Etre souple et liquide: une nécessité.
La plupart des personnes qui ont un PEA sont investies en permanence à plus de 90%, réservant une toute petite partie de leur portefeuille aux liquidités. Pourtant, certaines périodes difficiles, pour être franchies sans trop de casse, doivent être mises à profit pour réaliser des achats, ce qui suppose d’avoir vendu au moment où la marché monte, et que tous les journaux vous conseillent d’acheter. Aller à la bourse sans cash, c’est comme jouer au foot sans ballon: on regarde les autres s’amuser sans pouvoir intervenir. Pensez à ceux qui ont ouvert des portefeuilles juste avant le krach sans conserver de liquide: certains d’entre-eux sont déjà laminés.
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