Apprendre à lire l’actualité financière

presse boursière

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Comment apprendre à lire l’actualité pour un investisseur?

Lire l’actualité financière est une tâche difficile. Les analystes financiers le font tous les matins. Certains traders en font leur quotidien comme si c’était le graal. Les agences de notation se servent de cet outil pour noter les entreprises, les états… Pourtant cela arrive souvent à plusieurs personnes de se tromper quand il s’agit de prédire. Il faut savoir que les journaux sont à double tranchant, si vous décryptez mal les actualités… Il y a de fortes probabilités que le raisonnement qui s’ensuit soit complètement absurde. On me dit souvent plus d’information permet une meilleur compréhension de l’actualité. Dans cet article, j’aimerais mettre un terme à certains préjugés sur cet outil. Les journaux ne sont qu’un outil, ils ne sont pas la solution miracle à votre équation et j’entends bien vous le montrer.

Imaginez un ordinateur qui puisse intégrer toutes les variables et les informations que vous lisiez ou entendiez. Serait-il aussi performant qu’il peut paraître ? Trop d’information tue l’information. À force de lire les journaux, de regarder l’actualité sur internet chaque 1h voir 15min, j’en suis venu à la conclusion qu’on s’aveuglait.
Il y a trois types d’erreurs courantes (que j’ai en tête) qui font barrage à notre perception de l’actualité dans sa globalité.

La première est de se raconter une histoire.
Les animateurs de BFM radio en sont les rois. (Je continue à les écouter tout en sachant cela). Si le cours baisse, il faut absolument une explication et pareil à la hausse. On veut du spectacle, de quoi captiver les foules et faire vendre. Donc nous cherchons à trouver des solutions saugrenues comme : le cours baisse parce que la FED a dit cela ou le chômage en forte hausse. Une journée des plus marantes à écouter est la journée des 4 sorcières (l’expiration de différentes options et contrats à terme, par exemple les futures sur l’indices CAC40 du mois de février sont clôturés le 3éme vendredi de Février et remplacés par les futures de Mars). On entend de tout et n’importe quoi. Dès fois il faut savoir dire, non ce phénomène n’est pas explicable ou il y a telle ou telle probabilité que ce soit dû à 5 choses différentes. Au final en quoi cela peut affecter notre jugement ? Il est simple de voir que si on cherche la cause et qu’on trouve des explications erronés, et bien la base de notre jugement sera fausse. Nassim Taleb nomme cela « l’erreur de narration » car on aime tous se raconter des histoires. Si le biais de notre jugement est positif, on cherchera des actualités optimistes et on ignorera les éléments négatifs. C’est comme en analyse technique, on pourra toujours avoir raison mais est-ce notre égo qui a raison ou l’objectivité?

La seconde est l’accumulation des informations.
Les investisseurs pensent avoir raison de lire énormément. Apprendre pour apprendre n’est pas une bonne chose. Je pense toujours que pour être en bourse, il ne faut pas être un génie ni même être un expert. La preuve, les experts se trompent tous quand il s’agit de faire une prédiction. A ce propos, il y a une étude sur des étudiants d’Harvard qui montrait que l’égo est souvent plus important quand on croit en connaître plus que tout le monde. Les étudiants devaient définir une probabilité qu’un évènement arrive et une autre population de personnes ordinaires ont fait le même test. Le résultat: l’erreur d’approximation était plus grande chez les étudiants d’Harvard. Et oui l’égo, l’emporte quand il s’agit de culture. Je me rappel d’une phrase d’un livre de Peter Lynch qui disait un truc du genre « Ma femme connait mieux la bourse que moi ». Il faut savoir relativiser ses connaissances en matière de bourse. Ce n’est pas pour rien que tous les livres de bourse qui parlent d’expérience en bourse, montrent que l’égo est le pire défaut d’un trader. Je crois que plus le modèle qu’on utilise est simple et moins il y a de chance qu’on se trompe sur une variable.

La troisième est attention à l’effet de masse.
Les analystes sont doués pour cela. Si mon collègue publie telle ou telle analyse et que tout le monde le fait, si je ne le fais pas… je vais passer pour l’idiot du village. Ou si je veux me démarquer du troupeau et que je me trompe, on va me mettre à la trappe. Suivre est parfois une sécurité pour certains analystes. Au moins on ne peut pas me virer pour une erreur que tout le monde a commise. Tout va bien quand le système tourne normalement mais pas quand la machine déraille et de nouveaux éléments apparaissent comme la volatilité, la peur, les cygnes noirs. Les analystes ont beau vous dire, c’est à cause des ouragans, tempêtes qui ne sont pas prévisible, leurs outils restent faux (cf Nassim Taleb Le Cygne noire). Attention à ce que vous lisez. Ayez en tête la chose suivante : qui l’écrit, pour quelle raison, pour qui, pourquoi et son influence. N’oubliez pas que tous les analystes HSBC, Société Générale, BNP prévoyaient un cac à 4500 en juin.

J’ai essayé de faire une liste qui est malheureusement non-exhaustive des erreurs à ne pas faire. Cela étant un essai, je rajouterais peut-être au fil du temps d’autres conseils afin de mieux analyser l’actualité.

 

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