Interview de Marc.Cortes

Interview de Marc.Cortes – 3 mars 2009

Marc Cortes est un des « anciens » de Boursematch: il a créé son portefeuille en décembre 2004. C’est aussi l’un des membres ayant le plus grand nombre d’abonnés sur Boursematch: 476 ! Son graphique montre bien sa régularité dans la performance. Depuis Novembre 2007 sa courbe et celle du CAC40 ont pris des directions opposées: celle de Marc vers le nord et celle du CAC40 vers le sud.
BM: Quel est ton âge et ta profession ?

MC: J’ai actuellement 44 ans et je suis webmaster et analyste graphique (site –swingbourse.com)

BM: Quand et comment as tu commencé à investir en bourse ? 

MC: J’ai commencé en Janvier 1987 , tout juste 6 mois avant le grand krach d’octobre 1987 et pendant la période des privatisations. Je suis 100% autodidacte, comme quoi tout le monde peux y arriver avec un peu de ténacité et de bon sens. J’ai débuté vraiment par hasard lors d’une discussion entre amis sur la façon de placer son argent. De là j’ai ouvert un compte. A l’époque internet n’existait pas et le minitel faisait ses premiers pas. Pour passer un ordre de bourse , je devais me rendre au guichet et acheter le journal économique du lendemain pour savoir si mon ordre avait eu une chance d’être exécuté. En 1987 les frais de transaction étaient de 3.30%, cela à bien évolué depuis…

BM: Au bout de combien de temps as tu commencé à gagner ? 

MC: Il m’a fallu de nombreuses années. J’avais tout essayé. Les actions du SRD , les obligations, les bons de souscription, les valeurs du hors cote (actuellement marché libre), l’analyse des bilans (et oui j’ai aussi fait de l’analyse fondamentale), warrants et même le MONEP. Rien n’y faisait.  Un coup je gagnais , un coup je perdais. C’est l’arrivée d’un premier ordinateur sur mon poste de travail qui m’a ouvert la voie en 1995 environ. Grâce au programme excel , je pouvais enfin réaliser mes premier graphiques. C’était la seule zone que je n’avais pas explorée de la bourse. J’y ai appris énormément mais tout était confus. C’est un peu comme si j’avais toutes les pièces d’un puzzle sans arriver à reconstituer l’image. Ce n’est qu’en 1997 avec l’achat du livre de S.Weinstein que j’ai réussi à tout remettre dans l’ordre et à gagner régulièrement en bourse. Cela dit j’apprends toujours et je pense qu’il restera toujours à apprendre dans ce domaine, mais maintenant , je suis convaincu d’arriver à tirer mon épingle du jeu quelques que soient les conditions de marché.

BM: combien de temps par jour consacres tu au trading ? 

MC: C’est très variable. En fait, pour générer des profits , 2 à 3 fois 30 minutes par jour pourrait suffire largement. Je suis aussi un passionné de bourse, donc si je reste trop longtemps loin de mes écrans, je suis en manque lol…

BM: Est ce que la crise a influencé ta façon de trader ? 

MC: Pas du tout. Je m’adapte. Grâce à mes analyses sur les indices , j’ai réussi à anticiper le retournement du marché fin 2007 (également fin 1999 début 2000). Tout devient plus facile après, car si on a confiance en son travail, on fini par bannir  des mots comme > espoir , peut être , avec un peu de chance…. qui finissent par vous faire perdre des fortunes années après années.

BM: Utilises tu d’autres supports que les actions en direct (cfd, dérivés, forex…) ? 

MC: Je pars du principe qu’il y a assez à faire avec les actions. Beaucoup ne savent même pas où ils en sont dans le paysage graphique et ils s’aventurent sur le marché des dérivés. Comment voulez vous gagner dans ces condition ? Il faut d’abord apprendre à gagner avec les actions et ensuite on pourra s’intéresser aux dérivés. Je n’intervient pas sur le forex ni sur les CFD. J’utilise plutôt quelques certificats ou trackers. En cette période de baisse , le BX4 (avec un levier proche de 2) est un excellent produit.

BM: Comment vois tu l’évolution du cac40 sur les 30 jours qui viennent ?

MC: Il est très difficile de prévoir l’évolution d’un cours ou d’un indice avec la contrainte d’un  horizon temps. Pour ma part, je pratique l’analyse technique et graphique comme suiveur de tendance (trend following). L’important étant d’être dans la tendance, que celle ci mette 1 mois ou 6 mois pour se développer. Je vais tout de même essayer de répondre plus précisément à la question. Nous sommes en tendance baissière , et rien semble pour le moment l’arrêter ou la renverser. Cependant j’estime que le CAC 40 devrait entre 2400 et 2580 pts marquer une pause à la baisse et se stabiliser à l’intérieur de cette fourchette.

BM: Quand envisages tu une fin de la baisse ?

MC: Si la question concerne la baisse généralisée des marchés internationaux débutée en juillet 2007, alors je serais très pessimiste. La pression vendeuse reste très forte. A mon avis, on nous dit pas tout sur l’importance et la justification de cette baisse et le pire reste encore à venir surtout si l’on casse le plus bas de 2003 à 2400 pts sur la CAC, ce qu’a déjà fait le NIKKEI, le DJ et le S&P 500. Dans ces conditions, le point bas pourrait être touché que dans plusieurs années. N’oublions pas que le Japon ne s’est pas encore remis de sa bulle spéculative de 1990, il y a 19 ans déjà…

Si la question est à plus court terme , on pourrait éventuellement connaitre un rebond technique vers les 3000 points maxi , aussi longtemps que le cac ne passera pas sous les 2400 pts.
BM: Question psychologie du trader: tes statistiques montrent que tu coupes très souvent tes pertes mais laisse courir les gains (moins de 25% de trades avec une perte inférieure à 5%),  n’est ce pas difficile psychologiquement de couper ses positions ? as tu un conseil à donner à ceux qui n’y arrivent pas ? 

MC: Non, ce n’est pas très difficile. Encore une fois, c’est une question de confiance en soi.  Le stop loss doit être défini avant la prise de position et de préférence hors marché afin de ne pas subir le stress et la pression qu’infligent les marchés financiers. Malheureusement, de nombreux traders ne savent pas vraiment où placer un stop loss afin qu’il soit efficace.

Le seul  conseil que je pourrait donner à ce sujet est qu’un stop loss ne doit pas définir le potentiel de perte que vous êtes prêt à prendre pour votre portefeuille , mais il doit correspondre au niveau d’invalidation de la tendance dans laquelle vous investissez. C’est pour cela qu’un stop loss efficace sera toujours un support ou une résistance, mais jamais un pourcentage sous un cours de clôture ou sous une moyenne mobile.

BM: La question qui n’a rien à voir avec la bourse: quel livre lis tu en ce moment et quel est ton dernier album préféré ?

MC: Pas de chance, mon livre actuel est un livre sur la bourse (top secret :D). J’aime assez bien le dernier album de F.Cabrel.

Merci à Marc.Cortes d’avoir inauguré cette nouvelle rubrique !

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